Nouvelle

Dans le cadre du projet CO.SHS, vous développez une structure d’accompagnement des revues québécoises et canadiennes, à la fois savantes et culturelles. Quel est l’objectif de ce projet et que permettra-t-il d’offrir aux revues?

Le projet a pour objectif d’aider les revues savantes et culturelles à offrir un contenu web fortement représentatif de leur identité éditoriale et adapté aux nouvelles pratiques d’édition.

Les outils web que nous développons à partir du système de gestion de contenu (CMS) libre Drupal permettront aux revues de bénéficier d'un système polyvalent et flexible de publication et de diffusion de leurs contenus en ligne, notamment en assurant l’interopérabilité de leurs données avec la plateforme Érudit.


Pouvez-vous nous en dire plus sur le Laboratoire NT2 et ses activités?

Le NT2, intégré à la Chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques, est un organisme hybride, agissant en tant que laboratoire de recherche et infrastructure technologique.

Fondé en 2004, le Laboratoire NT2 a pour mission de promouvoir l’étude, la création et l’archivage de nouvelles formes de textes et d’œuvres numériques. Afin de répondre à cette mission, le NT2 poursuit trois objectifs :

  1. Étudier les pratiques artistiques et littéraires déployées en contexte numérique;
  2. Témoigner des manifestations d’une culture de l’écran et de son impact sur l’imaginaire contemporain;
  3. Développer des outils, des méthodologies et des stratégies de recherche en arts et lettres, reposant sur les technologies contemporaines.


Comment travaillez-vous avec les revues pour vous assurer de répondre à leurs besoins? Pourriez-vous nous parler de votre expérience avec les revues qui participent au projet pilote?

Il s’agit d’un travail collaboratif, dans lequel les revues peuvent s’appuyer sur l’expertise du NT2. À l’exception des spécifications techniques propres à l’interopérabilité des données des revues avec la plateforme Érudit, chacun des aspects des futures revues en ligne sont discutés collégialement.

C’est de cette manière que nous travaillons, par exemple, avec la revue Lettres québécoises (voir leur site web et leur page sur Érudit). Dans un premier temps, nous récoltons systématiquement les besoins de la revue, tant en matière de fonctionnalités et d’ergonomie que de graphisme. Avec ce matériel, nous produisons différents documents référents qui serviront de feuille de route pour la production de la revue en ligne (cahier des charges, architecture de l’information et maquettes graphiques).

La revue est consultée à chacune des étapes de spécification et de production, aussi bien pour préciser certains besoins que pour valider les livrables.


Qu’est-ce qui vous semble le plus innovant dans votre approche?

L’innovation de ce projet pilote repose sur la facilité d’utilisation des outils développés ainsi que leur flexibilité. 

En effet, notre objectif est d’assurer la production d’outils dont la mise en place et l’utilisation ne nécessiteront pas l’intervention de ressources spécialisées (développeur.euse web, programmeur.euse web, etc.). Ainsi, ultimement, quelques clics seront suffisants pour mettre en place un site web répondant aux exigences d’une revue savante ou culturelle en ligne, aussi bien en termes de diffusion que de structuration des données.

De plus, le code source des outils développés étant ouvert, il sera aisé pour une revue de modifier le système proposé afin de l’adapter davantage à ses besoins si elle le souhaite.


Comment fonctionnera l’exportation des données vers la plateforme Érudit et l’importation des données depuis Érudit?

L’exportation des données sera basée sur l’utilisation d’un module (« Views OAI-PMH ») qui permettra la diffusion OAI-PMH (pour « Open Archives Initiative - Protocol for Metadata Harvesting », un protocole qui permet le partage de métadonnées entre institutions sur le web pour augmenter l’accessibilité des documents) des données de la revue, structurées selon le schéma XML EruditArticle, propre à Érudit. Les données ainsi structurées seront disponibles via une API pour un moissonnage par la plateforme Érudit.

Pour un utilisateur, il suffira, à partir de ce module, de mettre en correspondance (« data mapping ») les données de son contenu exportable à travers une interface conviviale et facile d’utilisation.

À ce stade-ci, il est difficile d’envisager le fonctionnement de l’importation des données depuis Érudit au sein du site web d’une revue. En effet, à cause des besoins spécifiques de chacune des revues et en fonction des données disponibles sur Érudit qui peuvent différer d’une publication à l’autre, il nous semble que le développement d’un module spécifique serait trop restrictif. Ici, nous croyons que la production d’une documentation claire décrivant le processus d’importation pourrait être pertinente.

À noter cependant que nous ferons cette importation pour chacune des revues comprises dans le projet pilote.


Quels sont les principaux défis que vous rencontrez ou que vous avez rencontrés?

Présentement, le principal défi est d’adapter l’architecture de l’information au sein du CMS Drupal afin de répondre aux exigences d’interopérabilité avec la plateforme Érudit. Dès lors que les données sont structurées selon les besoins d’Érudit, leur conversion, opérée par le module d’exportation (HTML vers XML EruditArticle), ne représente pas un défi en soi.


Où en êtes-vous maintenant et quelles sont les prochaines étapes de vos développements?

Nous sommes actuellement en cours de finalisation du développement du module d’exportation des données d’une revue vers la plateforme Érudit. Ce module sera prochainement fonctionnel pour les revues utilisant la version 7 du CMS Drupal. Ce développement est réalisé à partir du site web de la revue Captures.

Nous commencerons cet automne la production du site de Lettres québécoises. Cette réalisation sera l’occasion de développer le module d’exportation des données pour la version 8 de Drupal.


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